Comment payer une soulte ?

Tout comprendre des modalités de paiement du rachat de soulte

La soulte est une compensation financière versée lors d'un partage de biens dont vous êtes propriétaire afin de racheter tout ou partie des droits de propriété d’un indivisaire. Elle permet d'équilibrer la répartition des biens lorsque l'un des copropriétaires souhaite conserver la propriété exclusive. Ce mécanisme est fréquent lors de divorces, de successions ou de cohabitations en indivision. Pour faciliter cette opération, plusieurs options de financement et règles spécifiques s’appliquent pour les propriétaires.

Publié le
1/10/2024
Par
Ella Intini

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Quelles sont les règles à suivre pour payer une soulte ?

Si vous ne pouvez pas verser la soulte immédiatement, plusieurs options s'offrent à vous. Vous pouvez négocier des échéances de règlement avec le bénéficiaire, mais elles peuvent entraîner des variations du montant à verser. En effet, la valeur du bien dont vous êtes propriétaire peut fluctuer durant cette période. Si le bien prend ou perd plus de 25 % de sa valeur, la somme de la soulte sera ajustée en conséquence, sauf si un accord pour déterminer un montant définitif est conclu. Sinon, vous pouvez opter pour un prêt hypothécaire, qui vous permet d'obtenir des liquidités grâce à votre patrimoine immobilier, sans conditions d'âge, sans questionnaire de santé, et sans avoir à changer de banque.

Comment est calculé le montant de la soulte ?

Le montant de la soulte dépend de la valeur actuelle du bien immobilier et des parts détenues par les copropriétaires. Si un crédit hypothécaire est en cours sur le bien, le capital restant dû est généralement déduit de la soulte. Le copropriétaire qui rachète la part du bien devra alors prendre en charge le crédit.

La formule de calcul de la soulte est la suivante : (Valeur du bien / parts des copropriétaires) - capital restant dû (si applicable) = soulte à payer.

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Comment se passe le rachat d'une soulte ?

Voici les étapes principales du processus de rachat d'une soulte :

1. Évaluation du bien immobilier

  • Avant toute chose, il faut évaluer la valeur du bien concerné, souvent par un expert immobilier ou un notaire, afin de connaître sa valeur actuelle sur le marché.
  • Une fois la valeur du bien déterminée, la soulte est calculée en fonction de la part que détient l'autre partie en cas de divorce ou succession. Par exemple, si un bien immobilier vaut 600 000 € et qu'un époux souhaite racheter la moitié détenue par l'autre, la soulte sera de 300 000 € (50 % du bien).

2. Accord entre les parties

  • Si les parties sont en approbation sur la valeur du bien et le montant de la soulte, elles peuvent procéder au rachat de celle-ci. En cas de désaccord, le recours à un notaire ou à un expert judiciaire peut être nécessaire.
  • Le montant de la soulte peut être négocié dans certaines situations, notamment si les personnes souhaitent trouver un arrangement amiable pour le rachat de la soulte.

3. Demande de financement

  • Si la personne qui souhaite racheter la part ne dispose pas de suffisamment de liquidités, elle peut contracter un prêt hypothécaire.
  • Le rachat d'une soulte est généralement considéré comme une opération immobilière classique, ce qui signifie que les emprunteurs doivent fournir des garanties similaires à celles d'un achat immobilier classique (apport personnel, revenus, etc.).

4. Passage par-devant notaire

  • Le rachat d'une soulte doit être officialisé par-devant notaire, surtout lorsque des biens immobiliers sont concernés. Le notaire rédige l'acte de partage ou de liquidation du régime matrimonial (en situation de divorce) et formalise le transfert des droits.
  • Si le rachat de la soulte concerne un bien immobilier, il sera nécessaire de signer un acte de cession pour enregistrer officiellement le transfert de propriété à la personne qui rachète la soulte.

5. Règlement de la soulte

  • Une fois que le financement est sécurisé (par un crédit ou par l'épargne), la soulte est versée à l'autre partie, et le bien immobilier est officiellement attribué à celui qui rachète la part.
  • Le rachat de la soulte peut être réalisé en une seule fois ou, dans certains cas, de manière échelonnée si une acceptation a été conclue en ce sens entre les membres.

6. Frais annexes

  • En plus du montant de la soulte, il faut prévoir des frais de notaire, qui varient en fonction de la nature du bien et du montant du rachat de la soulte.
  • Il peut également y avoir des frais de dossier si un crédit hypothécaire est contracté pour financer la soulte.

Quel délai pour payer une soulte ?

Le délai pour payer une soulte dépend du contexte dans lequel la soulte est due (divorce, succession, cohabitation en indivision etc.) et des modalités convenues entre les personnes ou fixées par la justice. Voici quelques cas de figure :

1. Accord amiable

  • Délai convenu entre les parties : Dans un divorce à l'amiable ou lors d'une succession, l'échéance de paiement de la soulte peut être établie de manière commune. Les deux parties déterminent ensemble la période durant laquelle le versement doit être effectué. Cette échéance peut être immédiate ou étalée sur plusieurs mois, voire années, selon les termes de l'acceptation.
  • Paiement échelonné : Il est possible de convenir d’un paiement échelonné si l’un des membres qui divorce ou qui procède à la succession n’a pas la liquidité immédiate pour payer la totalité de la soulte. Un calendrier de règlement est alors défini.

2. Décision judiciaire

  • Délai fixé par le juge : Si la soulte est déterminée par une décision de justice, le juge peut fixer une échéance précise pour le versement. Cette échéance peut varier en fonction des circonstances (divorce, succession...), des capacités financières du débiteur et des besoins de la personne à qui la soulte est due.
  • Paiement immédiat ou différé : Le versement peut être exigé immédiatement, dès que le jugement est définitif. Cependant, dans certains cas, une échéance peut être accordée pour permettre au débiteur de trouver des financements, par exemple via un prêt hypothécaire afin de verser la soulte.

3. Soulte liée à un bien immobilier

  • Si la soulte concerne un bien immobilier, le paiement intervient généralement au moment de la signature de l’acte de partage ou de la vente du bien, par le biais du notaire. Dans ce cas, le débiteur doit généralement disposer des fonds au moment de l'acte notarié.
  • Si un prêt hypothécaire est nécessaire pour financer la soulte, la signature du prêt par-devant notaire peut être concomitante avec la signature de l'acte de partage.

4. Cas particuliers : demandes de délai ou d'échelonnement

  • Si le débiteur rencontre des difficultés financières, il est possible de demander une échéance supplémentaire au créancier ou au juge, afin d’étaler le paiement de la soulte.
  • Cette demande doit être justifiée par des éléments concrets et peut aboutir à une approbation permettant un échéancier de règlement.

À quel moment doit-on effectuer le versement de la soulte ?

Le versement de la soulte peut se faire à différents moments, selon le consentement entre les personnes ou une décision judiciaire :

  • Immédiatement après homologation : Une fois l'approbation ou la transaction validées par un juge ou un notaire, la soulte peut être réglée immédiatement.
  • Dans un délai déterminé : Lors d'un divorce ou d'une succession, les membres peuvent convenir d'une échéance précise pour le versement, par exemple, dans les trois mois suivant l'approbation ou le jugement.
  • Échelonnement : Un calendrier de paiements échelonnés peut être fixé, permettant de répartir les versements sur une période convenue. Des intérêts légaux peuvent s'appliquer selon les termes de l'accord.

Peut-on donc payer une soulte mensuellement ?

Oui, il est possible de payer une soulte mensuellement, sous réserve d'une approbation entre les membres lors d'un divorce, d'une succession ou d'une cohabitation en indivision par exemple. Si aucune approbation n'est trouvée, le recours à des solutions de financement telles qu'un crédit hypothécaire peut permettre de régler la soulte en plusieurs versements.

Les parties qui sont propriétaires peuvent convenir d’un échéancier de règlement détaillant le nombre de versements, leur fréquence et les montants à payer à chaque fois. Cet échéancier peut être personnalisé selon les capacités financières du débiteur.

Aussi, il est possible de demander au juge l'autorisation de payer en plusieurs fois. Le juge peut accepter cette demande en fonction des capacités financières de la personne qui doit verser la soulte.

Comment financer le paiement d’une soulte ?

Plusieurs solutions de financement existent pour faciliter le règlement de la soulte, notamment :

  • Crédit hypothécaire : Vous pouvez souscrire un crédit hypothécaire pour financer la soulte, et conserver le bien, en étalant le remboursement sur des durées de 10 à 25 ans.
  • Vente à réméré : Cette solution permet à un propriétaire de vendre temporairement un bien immobilier tout en conservant la possibilité de le racheter au même prix, vous fournissant ainsi les liquidités nécessaires pour racheter la soulte.
  • Vente avec complément de prix : Dans le cas où le versement d'une soulte est exigée par un juge, un propriétaire peut opter pour une vente avec complément de prix, lui permettant d'encaisser immédiatement une avance sur la vente de 40% et 60% de la valeur du bien et d'obtenir un délai confortable pour trouver l'acquéreur final. Il peut ainsi financer la soulte et disposer d'un délai pour vendre sereinement le bien. Une fois l'acquéreur final trouvé, il encaisse le complément, c'est à dire, la différence entre le prix de vente et le montant de l'avance.

Retard de paiement de la soulte : quelles sont les conséquences ?

Un retard dans le règlement de la soulte peut avoir plusieurs conséquences, notamment :

  • Pénalités et intérêts : Des pénalités de retard ou des intérêts peuvent s’appliquer si cela a été prévu dans l’accord.
  • Litiges juridiques : Le bénéficiaire de la soulte peut intenter une action en justice pour obtenir le versement de la soulte.
  • Blocage de la transaction : En cas de retard dans une vente immobilière, le transfert de propriété peut être bloqué jusqu’au règlement de la soulte.

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